Paroisse en marche
Chapitre 12

Bien que les documents fassent défaut, on possède des éléments qui permettent de constater que le ministère de M. Fabre fut très fécond; la décoration de l'église se complète et des missions paroissiales sont prêchées et suivies par une grande majorité des fidèles. C'est d'abord une mission en avril 1922 prêchée par le révérend père Davier, jésuite missionnaire diocésien; une autre en 1930 pour le centenaire de l'Algérie, dirigée par les pères rédemptoristes Pauloin et Jeannin. Des oeuvres pour les jeunes sont créées, entre autres une troupe de Scouts de France qui se complète peu à peu en groupe avec les louveteaux et les routiers dirigés par M. Allène Paul; une compagnie de Guides de France vient compléter cet ensemble qui demeure et subsiste jusqu'en 1954.

C'est aussi en 1941, la fondation de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, oeuvre de secours aux nécessiteux; Cette oeuvre continuera son action humanitaire avec des variations de prospérité jusqu'au départ de tous ses membres en 1964. Dans le même temps, l'église reçoit de nouveaux aménagements dont en 1931, un autel en marbre placé dans une chapelle latérale dédiée au Sacré-Coeur de Jésus. En 1936, l'église est dotée d'un grand orgue à un clavier et pédalier dont le coût fut de 35.000 francs. Il assura un bon service mais, par suite de brusques variations de température, il subit des détériorations nécessitant des réparations importantes. C'est pourquoi il fut mis à l'écart en attendant de meilleures finances pour sa restauration; celle-ci était prévue pour 1962, mais l'indépendance de l'Algérie mit fin au projet et l'orgue fut démonté et envoyé en France pour être mis à la disposition d'une paroisse.

Au mois de décembre 1946, les scouts placèrent au sommet de la cote 933, dominant la ville au sud, une croix monumentale. A deux reprises cette croix fut arrachée et finalement une croix plus grande et beaucoup plus lourde fut scellée dans le roc; elle y demeura jusqu'en 1962. Elle fut inaugurée en décembre 1946 par une messe solennelle célébrée à ses pieds en présence d'une foule considérable de fidèles; durant plusieurs années elle fut le but d'un pèlerinage pour l'Ascension. Pour récompenser les mérites de M. Fabre, Mgr Lacaste, nouvel évêque d'Oran, lui attribua la dignité de chanoine honoraire cette même année 1946.

Pendant la visite officielle de Mgr. Lacaste à Saïda, le 18 août 1948, M. Fabre exposa a son visiteur sa fatigue croissante et les difficultés pour assurer le service religieux d'une paroisse en plein essor, malgré la présence du vicaire M. l'abbé Étienne Navarro. Il demanda alors à se retirer à Ain-el-Hadjar, où il pourrait s'occuper d'une paroisse plus petite. Sa demande était acceptée et M. Fabre s'installait dans sa nouvelle paroisse après 30 ans d'apostolat à Saïda. La vacance de la cure de Saïda se prolongea jusqu'au mois d'août 1949 et c'est M. l'abbé Navarro, vicaire substitut, qui assura le service paroissial.

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