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30 avril 2011

REGARD AU RETROVISEUR DE NOTRE HISTOIRE

Logo Le_samoura__couleur

On est en droit de se poser la question de savoir si un parti au pouvoir adopte la même attitude que lorsqu’il n’y est pas (Ben Gourian)

 

Un bien triste épisode en 1942, s’est déroulé ici en France, chez nous,  à l’époque où les nazis hégémoniques écrasaient l’Europe, sous les chenilles de leurs blindés. Souvenir impérissable dû à la cruauté des hommes et de l’attitude de  certains Français du gouvernement de Vichy, envers une catégorie d’êtres humains, qui mérite notre plus grand respect et un grand coup de chapeau pour sa volonté à se reconstruire dans un trou perdu du Moyen-Orient qu’ils défendent bec et ongles contre le siège que leur imposent depuis plus de 70 ans, les pays hostiles riverains,  de cette terre désertique qu’ils ont façonnée de leurs mains meurtries et calleuses. Ils ont même réussi à régler leur compte à certains de leurs bourreaux nazis qui se cachaient en Amérique du Sud ou ailleurs. Chapeau !

 

Ils ont créé un état respecté et craint et sont devenus la sentinelle du monde occidental au moyen orient. Quelle revanche ! Leur tort en 1942, celui d’être des Juifs. Ils furent regroupés au Vélodrome d’hiver (Vel d’Hiv) de Paris, malmenés, insultés, battus, par la police gestapo-pétainiste de cette époque. Leur direction : les camps d’extermination d’Auschwitz, de Dachau, de Belzec et Chemillé (Pologne), de Maly Trostenets, de Sobibor, de Treblinka de sinistre mémoire, de Drancy et de Royallieu (France, la honte), Ravensbrück, Buchenwald et même un camp en Afrique du Nord à Hajerat M’Guillbien où de nombreux juifs moururent de faim, de maladie ou de torture.  Il y en eut bien d’autres en Russie, en Pologne, mais leurs noms m’échappent.

 

En 1942, la police pétainiste et ses collaborateurs, s’en sont pris aux Juifs qui avaient la réputation d’être âpres au gain, exploiteurs, avides d’argent, bref conformes aux images stéréotypées antisémites de la propagande nazie. Je n’étais pas encore né, mais j’ai bien retenu et apprécié les souvenirs de mes anciens, de mes proches et surtout de mon père qui m’a tout raconté des évènements qui ont secoué le monde entre 1942 et 1965.

 

Lorsque l’on nous a mis à la porte sans ménagements de nos trois départements Français de là-bas en 1962, je n’avais que six ans et mon jeune frère trois ans, mais mon père témoin vivant et passionné de ces évènements, nous a fait part de ce qui précède et de ce qui suit.

 

De ce que j’ai retenu, je ne puis m’empêcher d’établir un parallèle entre ces pauvres Juifs tant haïs et nos propres parents pied-noir. En 1962, soit vingt ans après, la police gaulliste et les Métropolitains, agissant comme les crétins de Vichy, s’en sont pris aux pieds noirs qui avaient la réputation d’être également âpres au gain, exploiteurs des Algériens, colonialistes, bref conformes aux mêmes images stéréotypées anticoloniales de la propagande marxiste et gaulliste.

 

Certes, nous n’avons pas été envoyés dans des camps de concentration pour y être exterminés ; la comparaison entre Juifs et Pieds noirs (que ces derniers soient, Juifs ou Chrétiens) s’arrête là. Mais que de drames avant le funeste départ de 1962 :

- Signature des accords d’Evian dans notre dos, le 19 Mars 1962.

- Le massacre de la rue d’Isly du 26 Mars 1962 par l’armée gaulliste (la force locale) qui tire sur des Français sans défense.

- Tir à  vue à Oran, sur des Français organisant un concert de casseroles, blessant ainsi une fillette de 10 ans aux jambes, lui infligeant par la suite une amputation de ses deux membres. (les média serviles de l’époque avaient exclusivement mis en exergue auparavant, la mutilation accidentelle par l’O.A.S de la malheureuse petite Delphine Renard,  âgée de quatre ans).

- Le massacre du 5 Juillet 1962 à Oran où selon certaines statistiques, trois mille innocents disparurent ce jour-là sous l’œil impavide du général Katz (le diable ait son âme) et de sa soldatesque.

- L’abandon des harkis livrés à la folie meurtrière du « F.L. HAINE » avec la complicité du pouvoir gaulliste et la passivité de l’armée française. Heureusement et merci à eux, certains chefs courageux prirent la responsabilité d’en sauver un maximum.

- Et enfin le départ forcé pour un ailleurs que nos parents espéraient plus accueillant.

 

Mon père nous amena à Oran pour nous faire partir, ma mère, mon jeune frère et moi, par un bateau en partance pour n’importe où, pourvu qu’il nous sache à l’abri et où il nous saurait en sureté, (en l’occurrence sur Alicante où par coïncidence, ma mère avait un reste de famille). Sitôt  arrivés à l’embarcadère au pied du bateau de l’exil, chargés de nos pauvres bagages, mon père tenta de nous aider à monter sur le pont du bateau. Sa tentative fut vouée à l’échec, car immédiatement un garde mobile s’interposa, menaçant, entre mon père et nous. Le visage haineux, il le  braqua avec son P.M, le canon posé contre son ventre, avec l’intention évidente de s’en servir, en cas de tentative de rébellion de sa part, lui intimant l’ordre de lever les bras, lui interdisant ainsi de vouloir  nous aider.

 

La mort dans l’âme et les larmes aux yeux, mon père nous regarda gravir cette passerelle interminable conduisant sur le pont de ce bateau,  ma mère chargée de ses deux valises, mon petit frère et moi la tenant par les pans de sa robe. Arrivés sur le pont, nous nous retournâmes vers le quai pour regarder une dernière fois notre père décomposé, les mâchoires serrées et le visage baigné de larmes.

 

C’est cet instant-là, que choisit un quidam, arrivé je ne sais d’où, mais  chargé de l’organisation (sans doute)  des passagers malgré eux, pour nous arracher à notre mère en prenant mon jeune frère sous son bras et moi par la main, fila en disant à ma mère que les enfants étaient réunis et parqués en un lieu réservé à leur intention, pour la durée de la traversée.

 

Ma mère, telle une furie, lâcha ses valises et lui courut après, le rattrapa et nous arracha à son emprise et s’interposa courageusement entre lui et nous. Voyant sa détermination, il fit demi- tour et avec un haussement d’épaules s’en alla, nous laissant ensemble, livrés à nous-mêmes.

 

Inutile de vous dire, car vous aussi l’avez vécu, que  la traversée fut un calvaire, surtout pour ma mère, avec nos mauvaises chaises longues « généreusement » prêtées (C’était grand, c’était beau, c’était généreux la France !) par la compagnie maritime pour les pauvres êtres que nous étions devenus, mais la situation échappait à notre compréhension enfantine et à l’insouciance de notre jeune âge.

 

Par la suite, quelques jours plus tard, à notre grand soulagement et à notre grande joie, nous vîmes arriver mon père et quelques jours après, mon grand-père maternel, lequel avait réussi à faire partir sa Simca avec lui.

 

Nous rejoignîmes la France par la route et la suite et l’accueil qui nous fut réservé à notre arrivée dans ce que l’on croyait être notre mère Patrie, vous la connaissez certainement mieux que moi.

 

Ce qui précède n’a pour but que d’établir un parallèle entre le comportement des pétainistes en 1942 et celui des gaullistes en 1962. A toutes les époques et quel que soit le degré d’évolution d’une nation, d’un état, d’un pays, dans les périodes sombres et troubles, les forces armées obéissent aveuglément aux ordres du pouvoir en place.

 

Si ce dernier donne l’ordre d’ouvrir le feu sur des civils sans défense, elles le feront sans «  hésitation ni murmures »  Me voici un homme maintenant. J’ai beaucoup étudié aidé par un environnement familial propice à l’épanouissement de mon frère et de votre serviteur.

 

De par la profession de mon père, nous avons beaucoup voyagé et je me suis  consacré à l’étude des philosophies bien entendu occidentales, asiatiques et orientales et aussi aux arts dits martiaux.            J’aurai honneur et plaisir à venir de temps à autre parmi vous pour échanger des idées, des points de vue sur tout ce qui nous entoure, nous rassemble et pourrait même nous diviser. (J’espère que non !)

On apprend peu par la victoire, mais beaucoup par la défaite  (Proverbe japonais)

Le Samouraï

 

Retour coups de cœur.

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Commentaires
S
Je suis heureux trois ans après, de te répondre, cher Patrice. Je te suis à 100% dans ton analyse. Je fais 81 ans ce 31.05 et j'espère que Dieu voudra encore de moi quelques années encore. Il me reste tant de choses à apprendre encore et chaque jour d'avantage. Qu'il nous fasse baigner dans son aura merveilleuse et qu'il nous accueille à bras ouverts quand il décidera de nous rappeler auprès de lui .J'espère y faire ta connaissance.
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P
C'est tout, merci.<br /> <br /> Pieds noirs, français de toutes les souches, sénégalaises ou de Saint-Pierre et Miquelon, juifs de toutes régions, etc. (boudhistes !), nous sommes tous des être humains.<br /> <br /> Définition de l'être humain : animal qui sait rire et pleurer. Qui sait qu'il devra mourir.<br /> <br /> Et qui veut essayer d'être heureux avant, pour lui et les autres.<br /> <br /> Patrice Hénin
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L
Penser du mal d'un compatriote qui a un site a "lire" et à " savourer" comme il se doit et qui plaide pour lui, ce n'est pas bien. Notre popodoran ne doit pas être une foire d'empoigne entre nous , mais un lieu de communion entre "Pieds-Noirs" indestructibles et vaillants. Merci de ne jamais l'oublier. Ici on n'a pas besoin de pisse-vinaigre.<br /> Amitiés hérissoniennes
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L
en 1942, nous étions pour la plupart d'entre nous encore de ce monde, des ados qui ne comprenaient pas pourquoi nos papas n'étaient pas avec nous et tous les soirs nous nous endormions en priant pour eux et en pleurant, car on avait tellement besoin d'eux. Ils se battaient en Libye, Syrie,Italie et sur les plages de Provence. Beaucoup n'en sont pas revenus ou alors dans des boites en mauvais bois. <br /> De 1956 à 1962, nous étions des hommes qui ne pouvaient comprendre que nos trois départements Français soient bradées par la volonté d'un traitre qui n'avait rien à envier à celui de Vichy. Nous avons combattu ceux qui 6 ans plus tard, en nous voyant partir avec nos baluchons, ont poussé et hurlé des you-you de joie sur les quais de nos villes côtières d’Algérie, applaudis par des Français de la force locale, FNACA et autres de même acabit qui n'avaient de "Français" que la nationalité.Maintenant nous avons un age canonique et notre amertume et notre peine, nous l'avons transmise à nos enfants et petits-enfants qui se chargeront de prendre notre releve.
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C
Entre ceux qui vivent ou ont vécu une histoire et ceux qui lisent des infos il y aura toujours un abîme. Une faille creusée par ce fameux "esprit de Vichy" : programmation subtilement induite comme "vérité" incontournable ! Bref, en lisant cette apologie légitime d'introduction concernant Israël, je ne m'étonne pas de trouver en commentaire l'habituel Joker bien affûté mais si grossièrement abject pour ceux qui "savent", ce mensonge islamo-gauchiste disant que "Les juifs ont recréé les camps, avec 1,5 millions de détenus qui boivent l'eau des égoûts à... Gaza."... S'il vous faut la preuve que le mauvais levain agit toujours... Vous l'avez encore là, sous les yeux, et c'est navrant !
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M
Mon étonnement en constatant que les médias engagées dans des idées progressistes négationnistes, ont réussit à faire oublier toutes les souffrances qu'un millions de français ont subies durant cette triste période de l'Histoire de notre nation. Ne jamais oublier que 200 000 harkis (on ne sera jamais combien exactement)sont morts dans des conditions atroces, dépassant la pire horreur que nous puissions imaginer à notre niveau de sensibilité.
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P
ça,c'est moins triste :<br /> http://patricehenin.blogspot.com/2007/07/0001-rencontre-dun-abandon.html<br /> ou ceci :<br /> http://patricehenin.blogspot.com/2008/02/0006-tas-fait-tes-devoirs-ibrahim-avant.html<br /> <br /> Mon père ne me l'avait jamais dit, mais il a refusé d'obéir aux ordres, et il a laissé embarquer "ses" harkis. Comme d'autres SAS, qui ont désobéit aux ordres.<br /> <br /> Mais quelques uns ont été ré-embarqué à Marseille, vers une mort atroce.<br /> <br /> Pieds-Noirs, Harkis, Juifs...<br /> tous des pauvres gens qui parfois ne peuvaint que subir, ni crier l'horreur, mais il y a des témoins, l'histoire, est là, pour nous faire voir, nous émouvoir, ne plus pouvoir revoir cela aucun jour, nulle part.<br /> <br /> patrice Hénin
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E
Bonjour cher ami;<br /> en lisant ton commentaire ,je n'ai pu m'empécher d'avoir les larmes aux yeux car ce que ton père a vècu je l'ai vécu aussi en faisant embarquer ma mère et mes deux frères ,bien sur je suis entièrement d'accord avec toi .<br /> Amicalement.<br /> Edgard Canessa
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L
Bienvenu au club des forts en gueule qui parlent vrai. Tu verras que nous finirons par créer, non pas une 5° colonne, mais une force nationale devant laquelle les récalcitrants s'inclineront ou dégageront lacher leurs excréments chez eux, pas en France.<br /> Le herisson avec les combattants de la vérité
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R
tant de gens se battent pour arriver toujours au même point, le dicta!!
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P
mon article était une version qui montre que l'la guerre est la souffrance de tous;<br /> Les juifs ont recréé les camps, avec 1,5 millions de détenus qui boivent l'eau des égoûts à... Gaza.<br /> <br /> Et les dieux, dans tout ça ? Ils servent de drapeaux.<br /> Patrice
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P
ma découverte des massacres des harkis, je ne savais pas.<br /> <br /> Votre témoignage est émouvant, dans le malheur, du cœur dans l'horreur, de la voix qui font résonner dans l'histoire, comme si le mot courage était la fusion de coeur et rage.<br /> <br /> patrice Hénin<br /> http://patricehenin.blogspot.com/2006/07/0002-la-bataille-dalger.html
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