![]() Chapitre 6 |
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La commune mixte avait suivi une voie parallèle. Elle avait créé, organisé
et mis en place des structures administratives qui se révélèrent efficaces;
et permirent un développement économique et social évident. Je voudrais
rendre un hommage particulier aux hommes d'élite que furent les administrateurs
de la commune mixte. Parlant couramment arabe, connaissant profondément
les habitudes, les mœurs et les traditions musulmanes, à la fois administrateurs,
juristes médiateurs. souvent, éducateurs, conseillers agricoles, financiers,
syndicaux, créateurs de coopératives de céréales et de matériel, ils furent
des guides écoutés, appréciés, et justifièrent par leur action leur présence
et leur réussite. S'ils n'avaient pas existé, il eut fallu les inventer.
Depuis, M. Millières et M. de Cazanove, jusqu'à mon ami M. Diétrich,
qui fut le dernier administrateur de la commune mixte de Saïda, je
cite de mémoire MM. de Rijaz, Martin Dupont, Le Men, Chassaing, Berger,
Philibert, Mathiot, Ivarra, Marmey, Lhermitte, Freychet, Emmanuel Bastos,
Le Sept, André Netwiller, et j'en oublie bien entendu. Grâce à la gestion sage et à l'impulsion donnée par des hommes dévoués, Saïda s'agrandissait; à M. Martin, le premier secrétaire de mairie, avait succédé un homme de grande valeur M. Grosdemange. Doué d'une mémoire étonnante, véritable encyclopédie des lois et décrets communaux, M. Grosdemange n'était peut-être pas un homme facile, mais c'était sûrement un homme d'ordre et un véritable ordinateur. Saïda lui doit beaucoup. Au long des avenues et des rues ouvertes, s'installaient commerçants et artisans compléments directs de l'agriculture. Elle avait besoin d'eux, ils avaient besoin d'elle. Tous les gens de mon âge se souviennent des premiers commerçants et artisans de la ville. Ils s'appelaient Nahon, qui nous habillait et nous chaussait, Hassan dont le dernier fils Henri vient de mourir à Nice, les deux frères Riu, l'hôtelier et le pâtissier (je crois que nous préférions le second), Del Cantara, plus ancien qui tenait l'Hôtel du Nord et recevait ses clients en habit et fleur à la boutonnière, Abensour, le père de mon ami Maxime, aujourd'hui retiré à Nice, Motz, Margerie, Lacroix, Abadie, Chaumier, Reynaud le père de Victor, Jean Paez, Fourgeaud, Wagner, Caumer, mais aussi plus récemment mes cousins David, Planelles et Lopez à qui succédèrent le trio Lalet, Rivas et Valdenaire, Bermejo, Charles Ségura, Paul et Georges Jauffret, les Génolini qui bâtirent tout Saïda ou presque, Thomson, Mirasoli, Camporèse, A. Belmonte, A. Banos, Abourbeh, Teboul, les frères Martinez Richard, François, Joseph, Jacques et Gaby, mes amis de toujours Paul Allène, l'arrière-petit-fils du premier colon de Saïda. Robert Lopez tenait le café qui était aussi le siège du GCS et où l'on discutait une moitié de la semaine du match que nous venions de perdre et l'autre moitié de celui que nous allions gagner.Il y avait aussi les cafés Dolly, Baillet, Galand, Korn, Perlès. Je ne veux pas oublier notre négociant no.1, notre Moïse Lascar national, notre amie Cécile Amadeuf aujourd'hui à Salon-de-Provence. J'en oublie beaucoup et non des moindres, mais voici que me reviennent en mémoire Nicolas et Jacquin, Remas la Redoute, Banoh à la "Marine", Benichou Mritah aujourd'hui décédé, Ronceau, Sylvain Ansallem. Je ne peux vous citer tous mais vous faisiez partie de notre vie quotidienne et vos visages restent gravés au fond de ma mémoire. |
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